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5. What is needed…

While the new works produced during the centenary year have added to the now vast literature on the ANC[764], there remains much to be learnt. We can agree with Philip Bonner that «the 100 year history of the ANC represents both a treasure trove of extraordinary episodes, magnetic personalities and instructive moments, as well as a Pandora’s box out of which something uncomfortable or unsettling is always likely to emerge»[765]. Much of what emerged from within the ANC during the struggle was, hardly surprisingly, partisan, polemical and propagandistic, designed to help promote the ANC in that struggle, while since the advent of formal democracy some writing on the ANC has continued in the same vein, glorifying the ANC’s role, while others, disillusioned with the ANC, have instead emphasized negative aspects of the story[766]. What is needed now is a balanced look at the entire history of the ANC over the century, exploring continuities and discontinuities. Only one short attempt was made to do that during the centenary[767].

In his short history of the ANC, published over a decade ago in 2000, Saul Dubow expressed surprise «that no reliable, unpartisan and well researched general history of the ANC from its foundation to the present exists», and this remains the case[768]. Te very complexity of the relationship between the history of the ANC and that of the broader liberation movement may help explain in part why we still lack such a history. Te «brief history of the African National Congress» on the ANC’s own website does not focus throughout on the ANC as an organization, but includes, say, Black Consciousness, the Soweto uprising and the Township revolt of the mid 1980s, without explaining the relationship between other movements and events to the ANC.[769] For the ANC was not always the most important resistance movement against segregation and apartheid: it was eclipsed by ICU in the 1920s; the All African Convention from the mid-1930s; the newly formed Pan Africanist Congress (PAC) in late 1959/early 1960; the Black Consciousness Movement (BCM) in the 1970s; and the UDF in the 1980s. While, as we have noted, the UDF had links to the exiled ANC, neither the UDF nor the ANC was responsible for the bulk of the internal resistance of the 1980s[770]. Dubow warned against a teleological approach that saw the ANC as always in the vanguard of the struggle, and therefore necessarily the leading player in the transition to democracy[771]. Nor, within the Southern African region, was it always the most successful liberation movement. Its links to other liberation movements in the region remain largely unexplored. And its years in power, during which the fragmentation noticeable in its early years[772] increased, will require continuing analysis as the ANC’s position changes in the future.

© Saunders Ch., 2013

Célestin Razafimbelo. Madagascar, cinquante ans d’indépendance

Introduction

La colonisation française a duré soixante-cinq ans. Qu’elle soit mal perçue et considére comme une partie sombre de l’histoire de Madagascar, rien de plus normal: un asservissement a l’autorité des colonisateurs, un pillage des richesses nationales, un blocage des initiatives et de toute promotion des individualités, la grande frustration d’être dépouillé de ses droits dans son propre pays. Bref, dans la représentation de ce que le commun des Malgaches se fait de la colonisation, il s’agit d’un temps d’arrêt dans la marche vers le progrès social et économique. Durant la période coloniale, cette vision se trouve amplifée par le succès que rencontrent les idéologies de gauche parmi les rares intellectuels: idéologie de libération, d’émancipation mais aussi de progrès afrmant que l’indépendance ouvrait la porte vers la prospérité. Autour de cette problématique s’est tissée la nation malgache, une et indivisible dans l’avenir, comme c’était le cas, devant la colonisation.

Chez certains groupes politiques, on appréhendait le retour de l’hégémonie merina, une fois l’indépendance acquise: la marche de l’histoire aura montré que le problème résidait ailleurs. Après les cinquante années d’indépendance, la grande île est toujours à la recherche d’une voie vers la stabilité politique et le développement.

1. Philibert tsiranana et la Première République

1.1. Une transition vers l’Indépendance

Madagascar a connu durant la colonisation plusieurs sursauts de nationalisme dont l’insurrection de 1947 représente le temps fort. Après, ni la répression politique, ni la suppression du parti MDRM, ni l’entretien d’une clientèle politique favorable à l’ordre colonial n’auront pas arrêté la marche de l’histoire. Le peuple malgache, consulté lors du référendum du 28 septembre 1958, choisit l’autodétermination au sein de la Communauté en votant «oui». Philibert Tsiranana concrétise sa volonté d’accéder à l’indépendance en faisant adopter par le Congrès des As-semblées provinciales la formation d’un état républicain le 14 octobre 1958. La République malgache est proclamée. Il s’ensuit la mise en place d’un gouvernement provisoire et d’une Assemblée Constituante. Madagascar a son drapeau (16 octobre 1958), son hymne national (27 avril 1959). Philibert Tsiranana, à la tête d’une délégation malgache, négocie pour accéder à une indépendance efective (février – avril 1960). Le général de Gaulle y est largement favorable. Le 9 avril 1960, la délégation revient au pays en rapportant l’indépendance. Ainsi, Philibert Tsiranana, devient le «Père de l’Indépendance».

Le 26 juin 1960, l’indépendance est solennellement proclamée à Mahamasina. La jeune République malgache est dotée d’une constitution et d’une organisation administrative, centralisatrice, s’inspirant de l’exemple français. Philibert Tsiranana, dont «le premier souci est l’unité nationale», veille à préserver l’image de rassembleur et de ray aman-dreny[773]. Ainsi il ramène avec lui de l’exil ses anciens adversaires politiques, les trois députés de 1947, Ravoahangy, Raseta et Rabemananjara, le 19 juillet 1960. Il obtient le ralliement de nombreux ex-MDRM (dont Ravoahangy et Rabemananjara) et, sans difcultés, son parti, le Parti Social Démocrate (PSD) prend une assise nationale et gagne les premières élections des députés pour l’Assemblée nationale (104 sièges sur 107).

Le deuxième souci du «Père de l’Indépendance» est de conserver les bonnes relations avec la France. Les accords de coopération, paraphés en avril, sont signés le 27 juin 1960. Ils touchent plusieurs domaines: politique étrangère, défense, politique monétaire, économie et fnances, justice, enseignement, transport, télécommunication. Force est de reconnaître qu’ils ont eu une résultante positive et sont à l’origine de cette prospérité, toute relative certes, de la première République. Certains domaines seront décriés, dénoncés par l’opposition: la présence militaire de l’ancienne métropole, l’éducation soupçonnée d’impérialisme culturel, la politique monétaire, économique et fnancière…

Ce qui est à l’origine du troisième souci du président Philibert Tsiranana: la lutte contre le communisme russe et chinois. Argument de poids pour diaboliser les deux partis d’opposition: le MONIMA (Mouvement National pour l’Indépendance de Madagascar) de Monja Jaona et l’AKFM (Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagascar) du pasteur Richard Andriamanjato, maire de Tananarive.

Les hautes fonctions administratives furent progressivement occupées par des Malgaches, formés suivant les traditions centralisatrices, tatillonnes et rigoureuses du système français: ce qui contribue à l’efcacité certaine de l’administration de la première République.

1.2. Le socialisme malgache de Philibert Tsiranana

Ayant été membre de la SFIO, Tsiranana créa un parti, le Parti Social Démocrate (PSD), militant pour «un socialisme pratique et humain» qui travaillera «sans se préoccuper des grandes théories souvent dépassées par les évènements». Il n’aime pas les grands discours: pour lui il faut agir, et travailler sans les longues discussions qui se font souvent dans les partis politiques: «Asa fa tsy kabary»[774]. Avec la France, le parti garde des relations privilégiées et ne touche ni aux entreprises, ni aux propriétés coloniales qui maintiennent la mainmise sur l’économie. Le socialisme se cantonne à une promotion (sans beaucoup de résultats) du mouvement coopératif. Quelques tentatives pour lancer des fermes d’État furent réalisées. Les restes du FIDES avaient permis de fnancer les travaux au ras du sol dont l’impact sur la population était palpable.

Le Parti Social Démocrate (PSD) est l’appareil politique du régime. Il se confond avec l’État et toute l’administration est à son service, ainsi a-t-on parlé d’État PSD. Cette période a fxé pour beaucoup de Malgaches, la représentation du parti et de sa place et rôle dans la vie politique: pour réussir, socialement et économiquement, il faut adhérer au parti du plus fort, moyen rapide d’ascension sociale. Le PSD est membre de la IIIème Internationale. Il entretient de très bonnes relations avec la Sociale Démocratie allemande et le Parti Travailliste israélien.

L’opposition représentée par l’AKFM du pasteur Richard Andriamanjato et le MONIMA de Monja Jaona, n’a qu’une audience régionale et, est réduite à servir de caution démocratique au régime. La presse est muselée et reste soumise à la censure.

Sur le plan économique, le contexte fut favorable durant les cinq premières années d’indépendance; mais suite à la chute du cours du café et à la fermeture du canal de Suez après la guerre des Six Jours, il se détériora à la fn des années 60. Des eforts sérieux furent fournis pour lancer la production rizicole dans le sens de l’intensifcation et de l’aménagement de grands périmètres irrigués (Alaotra, plaine de Marovoay, Bas-Mangoky, Dabaraha).

Le montage de deux grandes unités textiles à Antsirabe et Majunga relança la culture de coton. La première République avait esquissé un début d’industrialisation par la mise en place d’unités industrielles comme la rafnerie de Toamasina, la papeterie d’Ambohimanambola ou l’usine d’allumettes de Moramanga…

La première décennie du régime est caractérisée par un progrès économique régulier et efectif. Il faudra toutefois remarquer que le monde rural reste pauvre. L’efort industriel demeure le fait soit de l’État, soit des étrangers. Les Français conservent le contrôle d’une grande partie de l’économie malgache. Le Code des Investissements de 1962 les favorise et les investissements privés français sont relativement importants. Mais une grande partie du proft (sinon la totalité!) est rapatriée.Une bourgeoisie nationale existe; elle est particulièrement dynamique dans la spéculation immobilière et le commerce. La présence d’une population d’expatriée importante de Vazaha[775], de Karana[776] et de Chinois stimule la production et la consommation.

Sur le plan culturel, le PSD lance une politique de promotion de l’école. Philibert Tsiranana a toujours vu dans l’éducation une condition nécessaire au développement. Ainsi, le gouvernement s’eforça de doter chaque sous-préfecture d’un CEG et chaque préfecture importante d’un lycée. On créa une université pour la formation des cadres supérieurs destinés à remplacer progressivement les coopérants français. Tout le système éducatif était aligné au système français et s’appuyait largement sur une coopération technique importante qui fournissait personnel, manuels et matériels. Le succès fut efectif et l’efcacité indiscutable en matière de scolarisation. Mais très tôt, elle deviendra source de problèmes d’emploi. Et Philibert Tsiranana et son régime seront victimes de leur principal succès.

1.3. La fin de l’État PSD

A partir du second mandat de Philibert Tsiranana, le PSD, parti du président s’identifant au fanjakana[777], se croyait maître de tout et devint oppressif. Trop sûrs de leur autorité, les dirigeants du parti avaient minimisé le mécontentement populaire qui grondait. Malgré le long exercice du pouvoir, Philibert Tsiranana n’arrivait pas à se sevrer de la tutelle de la métropole et se trouvait dépendant, sur tous les plans, de l’assistance technique des Français. Ce qui se voyait beaucoup et touchait les sensibilités et velléités nationalistes de beaucoup de Malgaches. Les Français tenaient une place trop grande et trop voyante dans la vie du pays: présidence, armée, diplomatie, université…

Le parti PSD, suite à des problèmes de santé du Président dans le courant de l’année 1970, connut des luttes intestines qui étalaient au grand jour les rivalités pour la succession. Or, malgré sa santé défaillante, Philibert Tsiranana s’accrochait au pouvoir et se méfait de ses proches. André Resampa le tout puissant secrétaire général du PSD, fut progressivement écarté de la direction du parti.

En avril 1971, suite à une aggravation de la situation économique, le sud se souleva sous la direction du MONIMA de Monja Jaona. La répression fut disproportionnée. Sur ce fait, André Resampa avait manifesté son mécontentement. En juin 1971, on l’arrêta il fut emprisonné à Sainte-Marie dans des conditions peu enviables.

Au mois de janvier 1972, une grève éclata à l’Ecole de Médecine de Befelatanana, et, avec la dégradation du climat social, gagna l’Université. Les réactions intransigeantes du gouvernement eurent pour effet de propager la grève dans les établissements du secondaire et en province. L’arrestation suivie de la déportation à Nosy Lava du comité de grève dans la nuit du 12 au 13 mai 1972 provoqua une manifestation violente à Tananarive, avenue de l’Indépendance, le 13 mai. La Force Républicaine de Sécurité (FRS) tira sur les manifestants. Il eut une quarantaine de morts et l’Hôtel de Ville et les locaux du quotidien «Le Courrier de Madagascar» furent incendiés. La gendarmerie semblait alors prendre une position de neutralité. Le président Philibert Tsiranana, au lieu d’appeler au calme, tint des propos menaçants à l’endroit des manifestants; ces propos furent interprétés à Tananarive comme tribalistes et anti-merina. Ce qui provoqua la mobilisation des syndicats, des églises et de ce qu’on appellera aujourd’hui, la société civile de la capitale le 15 mai 1972, appelant l’armée pour «sauver le pays». Le général Ramanantsoa, le plus haut gradé de l’armée fut sollicité. Pour calmer le jeu, Philibert Tsiranana lui donna les «pleins pouvoirs», terme ambigü, qui ne signifait pas que le président partait. D’ailleurs, le général Ramanantsoa semblait ne pas vouloir son départ.

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